[ad_1]
Hé, les copains ! On ressort son cartable Tann’s sac tactique du grenier, c’est l’heure de laver ses genouillères. Abandonnées, oubliées, elles puent désormais la mort et rêvent qu’on reprenne leurs titres lors d’un prime de The Voice. Merde, je confonds avec une star des années 1990. Sauf que pour l’odeur, c’est bien ça. Du moins pour les genouillères.
On taille ses crayons, on fait du tri dans sa trousse, on vérifie l’état de sa corde à sauter et de ses maniques. A un peu moins d’une semaine de la reprise, c’est l’heure de l’inventaire. Tu peux aussi pousser le bilan jusqu’à monter sur la balance mais, comme ma rencontre avec Chris Powell n’a été que brève – mais fort cordiale – je te laisse gérer ton envie de jeter un appareil ménager par la fenêtre. Peut-être qu’une bénédiction naîtra d’une situation peu enviable et que le maudit appareil atterrira sur la tête de la vieille voisine complotiste qui, suite à ce choc violent, cessera enfin de jeter ses culottes anti-fuites dans les communs de l’immeuble.

Voilà, plus ou moins, pour la partie logistique. Si tu reprends un matin, n’oublies pas ton réveil, parce que là, la reprise, c’est autrement plus important que le télétravail – autrement connu sous le terme de « travail devant la télé » consistant à regarder Toonami en sirotant ton bol de Nesquik. Tu n’oublieras pas qu’un lapin qui parle, ce n’est pas normal. Du moins, pas sans substances psychotropes. Et que Nestlé a dit que 60% de ses produits étaient mauvais pour la santé (ce qui est étonnant car finalement 60%, c’est assez peu quand on y pense).
Maintenant, que va-t-il se passer quand tu arriveras à la box? Techniquement, j’ai envie de te dire que je ne suis pas Elisabeth Tessier et que je ne lis pas l’avenir dans la magnésie (pas comme le chanteur du groupe italien à l’Eurovision, diront les rageux). Sans ambiguïté, tu peux t’attendre à souffrir, à beaucoup souffrir. D’abord, c’est certain si tu n’as toujours pas lavé ces foutues genouillères. Ensuite, il est possible que tu frôles la fracture du cerveau si tu as arrêté peu de temps après avoir débuté le CrossFit®. Assurément les différents termes risquent de flirter, plus que jamais avec le Klingon. Dis-toi que : 1) ce n’est pas très grave, 2)tu peux réviser grâce à un merveilleux lexique imaginé par une personne attentionnée, 3) ça va devenir rapidement le cadet de tes soucis (et les soucis, ça fait des soucis comme dirait ma belle-mère).

Parce que, lors de ta reprise, ton problème immédiat, ça risque d’être l’impression d’avoir 97 ans, une hanche en titane, une dégénérescence maculaire liée à l’âge, et le besoin imminent d’aller t’acheter un déambulateur. Tu risques de transpirer comme un ange de la téléréalité devant un Bescherelle, et ce, dès l’échauffement. Et tu te détends, Nathalie Rihouet, ça n’a strictement rien à voir avec le pourcentage d’humidité dans l’air. C’est simplement ton corps qui redécouvre qu’il a une autre utilité que tenter la tendinite en scrollant sur deliveroo et que le squat, ce n’est pas seulement un vague équivalent des longues heures passées sur le trône, à jouer à d’improbables conceptions multijoueurs, visant à conquérir les sommets de la ligue 2 et – surtout- à échapper à tes gosses – que tu as appris à haïr lors du confinement.
La bonne nouvelle, c’est qu’il y a fort à parier pour que ton tortionnaire de coach adapte la programmation à nos phénoménales capacités physiques actuelles. Je ne dis pas que ça va revenir à faire du sport sur une wii balance board en 2007 mais je ne te dis pas non plus que tu vas t’attaquer à un WOD des semifinals, avec les charges et la même rapidité que Kara Saunders. Surtout si tu n’en étais pas capable pré-confinement, hein. Et ça ne fonctionne pas non plus si tu racontes à ton coach que tu t’es fait piquer par un athlète des Games radioactif. Tu t’es cru dans Spiderman ou quoi? Et puis, merde, range ce justaucorps !!!
La mauvaise nouvelle c’est que, même en mode moyennement vénères, les WODS risquent de te mettre la misère. Non pas que je doute en tes capacités. C’est juste que les calculs sont pas bons, Kevin. Dans le meilleur des cas, il est possible que tu te sois heurté à beaucoup trop de sit-ups et de lunges pour ta santé mentale. Pour les tractions, les chest to bars ou les squat snatchs, tu oublies. Si tu as profité du confinement pour préparer le concours international de plus gros mangeur de schnitzels, je vous demande une minute de silence pour les artères de cette personne. Bref, tout ce sens du drame digne d’un épisode de Demain vous appartient pour dire que nous sommes assez peu à avoir été en mesure de maintenir le même rythme et/ou la même intensité d’entraînement que pré Pangolin Gate.

Ce n’est pas dans les prochaines semaines que tu vas atomiser les records mondiaux du Fran. Mais pour ta tranquillité d’esprit, sache qu’il y a peu de chances que ça arrive dans un avenir proche. Sauf en pleine redescente de LSD, auquel cas, les bumpers risquent de t’adresser la parole et tu finiras par avoir une longue discussion philosophique sur le fait que Thomas Pesquet soit obligé de retoucher ses photos afin qu’on ne se rende pas compte que la Terre est plate.
Ouais, nous sachons. Ce que nous croivons aussi, c’est qu’on va pouvoir repartir comme en 14. Et je ne te parle pas de 2014, des Jeux de Sotchi et des compétences assez uniques de certains médecins russes. Je te dis juste que tu ne vas pas revenir à la box la bouche en cœur, comme après un rest day. Là, on est presque sur un rest year, les mecs. Il est donc envisageable que tes saloperies de bras posent un préavis de grève sur les HSPU stricts, que les butterfly se soient pris une cuite chez Cindy Sander et que tes squats ressemblent à une arrestation de manif altermondialiste. Ton corps va se rebeller. Tu auras beau lui dire quoi – et comment – faire, il est possible qu’il réagisse comme un ado de 12 ans, te gueule que tu le saoules et claque la porte de sa chambre pour se mettre du Axe sous les aisselles au lieu de prendre une bonne vieille douche au savon Dove.
Pour voir le côté positif, il y a fort à parier que ton petit corps retrouvera ses habitudes bien avant que la grève de l’hygiène du pubère à boutons ne prenne fin. Mais dans les deux cas, ça peut sembler s’éterniser. Mais dans celui du CrossFit®, mieux vaut y aller progressivement (pour le gosse, un bon vieux Nerf et du Tahiti douche peut être une option brutale mais efficace). Parce que, quand tu charges ta barre en mode « allez, on lâche les chevaux, on fait en Rx », si tu n’as pas bougé pendant de longs mois, il y a fort à parier que les dits chevaux sont en fait des poneys shetland avec une bonne vieille cataracte et que ton échappée sauvage va terminer le pif en sang contre la paroi du manège et le cul par terre. Au mieux, tu ne fais rien de propre, tu vois ta vie défiler pour 8 secondes et tu reprends ta conversation avec tes bumpers. Au pire, ça fait clac, paf, pouf, bim bam boum…Et ce n’est pas l’Eurovision junior que tu gagnes mais un aller simple chez ton kiné/ostéo/médecin…

Donc tu écoutes ton coach et aussi un peu ton corps. Parce qu’il va te dire des trucs. Bon, pas l’heure, ce n’est pas l’horloge parlante. Mais il va t’envoyer des signaux. Genre tu baves sur tes dossiers. Là, soit tu as des soucis de déglutition, soit tu roupilles sur ta compta. Dans ce dernier cas de figure, il est possible que la reprise te fatigue. Ce qui pourrait sembler logique. A toi de voir si ton rythme d’entraînement doit être un peu adapté, au moins le temps de regagner des points de vie – ça sera toujours mieux que de se faire tabasser continuellement par Bison (Street Fighter Forever, les poulets).
Allez bisous et bonne reprise !
Crédit photo à la une : Alora Griffiths sur Unsplash
[ad_2]
Source
Laisser un commentaire