Vous avez sûrement joué au chevalier étant enfant, à donner ces coups d'épées sur vos amis (ou vos petites sœurs). Mais, une fois devenu adulte, c'est terminé… Et pourtant avouons-le, ce n'est pas l'envie qui manque !
Revêtir une amure médiévale, se saisir d'un bouclier et d'une épée, et frapper de toutes ses forces sur un ou plusieurs adversaires… Bienvenue dans l'univers du Béhourd ! Un sport de combat en armure, inspiré des traditions guerrières de l'époque médiévale, et qui a le vent en poupe ces dernières années.
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Un sport de combat qui n'est pas si dangereux
C'est la première chose qui peut surprendre. Lorsqu'on assiste à des combats de Behourd ou que l'on visionne des vidéos de Béhourd, la violence des coups peut choquer, et beaucoup sont persuadés que le Behourd est un sport dangereux avec de nombreuses blessures, mais pas tant que cela au bout du compte.
Les bleus et les courbatures sont monnaie courante, bien évidemment, quelques fractures peuvent survenir lors des compétitions, mais en comparaison d'autres disciplines sportives, le nombre de blessures est très faible.
Les affrontements de Behourd sont spectaculaires, mais il y a très peu de blessés, beaucoup moins qu'en VTT par exemple. (Gabriel, membre de l'équipe normande "La Rose et le fer")
Un avis partagé par la plupart des pratiquants de ces combats médiévaux. La raison de cette faible dangerosité ? La qualité des protections en premier lieu, des armes qui ne tranchent pas, des règles claires (interdiction de frapper la nuque, clés de bras et jambes interdites…), un objectif simple (faire chuter l'adversaire) et une sécurité qui impressionne même les secouristes professionnels.
J’étais secouriste à Battle of the Nations à Aigues Mortes, les secouristes et nos médecins ont tous été impressionnés par les mesures de sécurité prises dans cette compétition. Nous avons vu ce jour-là un événement sportif encadré, et des sportifs de haut niveau responsables et sérieux. Beaucoup de rencontres sportives auxquelles nous apportons notre secours n’ont pas ce niveau de sécurité… (Emmanuel Latil, secouriste professionnel)
Des passionnés d'Histoire aux pratiquants de sports de combats
À ses débuts, le Behourd attirait plutôt des passionnés d'Histoire, mais petit à petit les passionnés d'Histoire ont été remplacés par des sportifs de haut niveau et des combattants expérimentés. Certains le déplorent, comme Erwan qui a préféré arrêter devant l'évolution de la pratique.
J'ai pris la décision d'arrêter car c'est devenu un véritable sport de combat. Les nouveaux membres font tous du Judo, ju-jistu ou encore du full contact, et les entraînements sont maintenant hebdomadaires. L'ambiance est toujours aussi bonne, ça n'a pas été facile de prendre la décision d'arrêter, mais je ne me sens plus forcémment à ma place. (Erwan, ancien pratiquant de Behourd en Bretagne)
Une évolution du Behourd qu'Erwan n'est pas seul à déplorer. Un autre breton a lui aussi arrêté, faute de temps et d'argent. Loïg était membre de l'équipe bretonne "Ar Groaz Du", mais les nouveaux rythmes d'entraînement de la discipline ne lui permettaient plus de pratiquer ce loisir en passe de devenir un véritable sport de haut niveau. Autre problématique, les tournois qui se jouent minimum à plus de 6 heures de route, un sacré coût en temps, et en argent…
Une discipline qui coûte cher… trop cher ?
Autre point noir au tableau, le prix. Le Behourd est un sport qui coûte cher, très cher même. Comptez pas moins de 2.000 euros pour un équipement complet (armure, casque, tenue, bouclier, armes), auquel il vous faudra ajouter des centaines d'euros dépensés pour parcourir la France et l'Europe afin d'affronter en tournoi d'autres équipes. Et oui, car si la discipline a le vent en poupe, les équipe ne sont pas encore assez nombreuses pour des affrontements "locaux".
Il n'y a aucun tournoi en Bretagne. C'est donc minimum 6 heures de route pour aller à tournoi, et je suis même allé jusqu'en Allemagne. Ça donne des week-ends très fatiguant, et ça coûte cher aussi. (Loïg ancien membre de l'équipe bretonne "Ar Groaz Du")
La fédération française de Behourd recense une quarantaine d'équipes sur toute la France, trop peu pour des rencontres locales, sans compter sur les tournois internationaux dominés par les équipes d'Europe de l'Est.
Un sport qui nous vient de Russie
À l'origine, le Behourd est un sport qui nous vient de l'époque médiévale. Le terme béhourd vient d'ailleurs du vieux français, il désignait originellement un combat à la lance ou plus généralement un "tournoi". Il avait complètement disparu depuis l'époque des chevaliers, et le voilà ressuscité en Russie au début des années 1990.
L'engouement fut tel qu'il s'est rapidement développé dans les pays d'Europe de l'Est comme la Biélorussie et l'Ukraine, avant de revenir sur ses terres d'origine en France en 2011.
En duel ou à plusieurs…
Et si vous souhaitez vous essayer au Behourd, sachez qu'il existe plusieurs modes de combats dans le Béhourd. Le duel bien sûr, mais également les combats en équipe. Lorsqu'il se pratique en équipe, le Béhourd fait s'affronter des combattants en 5 Vs 5, jusqu'à parfois 30 Vs 30, avec toujours la même règle, un joueur tombé au sol est éliminé.
Chaque combattant a un rôle précis dans son équipe, celui qui doit bloquer les déplacements de l'équipe adverse, ceux qui vont devoir faire chuter les adversaires, ou bien encore celui qui va parcourir le terrain pour déstabiliser l'équipe adverse, etc
Mais, le plus simple, c'est encore d'aller voir en vrai, tous les clubs de Behourd accueillent avec plaisir les nouveaux venus, et vous n'êtes pas obligé de combattre tout de suite. Dans la majorité des clubs, vous pouvez aller découvrir cet univers en servant d'écuyer, afin de vous plonger progressivement dans ce sport de combat médial, en douceur…
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